Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

jeudi 10 janvier 2008

Une cayenne compagnonnique


Zut ! un enterrement. Perdu pour les prises de vue de cette église de quartier, ça ferait désordre ! Un peu plus loin, je passe devant la Cayenne des Compagnons du Devoir. Mon appareil photo va servir, naissance d'un sujet !



Qu'est-ce qu'un Compagnon ? C'est un "companiomen" (du latin populaire), celui qui partage son pain avec un autre (cum panis). Des camarades de travail réunis par la fraternité, scellée dans le serment, vécue sur les chantiers. Perfectionnement du métier, perfectionnement spirituel également.

Origine commune perdue dans les couloirs du temps et n'ayant pas cessé de faire débat entre la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage. Et le sera encore longtemps, au vu des nombreuses hypothèses tentant d'établir le début des débuts.
Les symboles sont universels, mais jamais aussi clairement exprimés d'une manière aussi concordante que dans ces deux ordres.
Certains tels René Guénon ont désigné le Compagnonnage et la Franc-Maçonnerie comme les deux principales sociétés initiatiques d'occident toujours en activité.
Opératifs (Compagnons) ou Spéculatifs (Maçons) tirent d'une source traditionnelle commune la réception et la transmission d'une connaissance initiatique à caractère révélé. Les ordres sont indépendants, mais la frontière est perméable pour de nombreux frères.

Il est inutile que je développe plus avant ce que de meilleurs ouvrages vous délivreront plus sûrement que je ne le ferais. J'apporterais toutefois une touche personnelle à l'évocation des Compagnons du Devoir.
La première fois que j'entendis parler du compagnonnage, ce fut par la série télévisée "Ardéchois coeur fidèle". Rappelez-vous, c'est le parcours d'un homme qui, pour venger son frère en retrouvant son assassin, intègre la société des Compagnons. Il le retrouvera, et s'en fera... un frère. Toussaint (Sylvain Joubert) va découvrir en Tourangeau sans quartier (Claude Brosset) un agneau devenu loup par la force des choses.
Critique des luttes compagnonniques fratricides, plaidoyer pour l'intelligence du coeur.

Ma deuxième rencontre avec le monde "bizarre" des ordres initiatiques fut ce livre de Jean-Pierre Bayard, "Le compagnonnage en France". Adolescent, je souhaitais pouvoir rentrer dans cette confrérie, ce que je ne fis jamais. Mais l'univers basculait, je découvrais des codes de conduite, une morale d'honneur, des rites structurants, un symbolisme sacré : Tout un monde inconnu derrière le rideau de mes savoirs scolaires, culturels et religieux. La sensation de n'être pas encore sur la voie royale qui vous construit.
Je tiens ce livre ce soir entre mes mains, les pages ont un peu jauni, mais l'intérêt qu'il suscite en moi est toujours neuf. Qu'il ait survécu aux autodafés successifs qui ravagèrent ma bibliothèque au gré de mes humeurs et de mes obéissances aveugles à des principes reste pour moi un mystère. Peut-être parce que ma mère m'en fit cadeau et que l'on se sépare plus difficilement de ce qui est affectif...

Faites des cadeaux ! Surtout ceux qui sont traversés par du sens, ils survivent aux années.

Pour aller plus loin, le site de Jean-Michel Mathonière.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

François d’Assise, un compagnon ??

1219, l’Orient et l’Occident sur le chemin de Damiette
Religions. François d’Assise rencontre le sultan Al-Kâmil.
JEAN-YVES GRENIER
QUOTIDIEN : jeudi 1 novembre 2007

En septembre 1219, François d’Assise, fondateur de l’ordre des franciscains, rencontre le sultan d’Égypte, Malik al-Kâmil, près de Damiette, une ville du delta sableux du Nil assiégée par les croisés.
……………………………………
Le généticien Albert Jacquard, passionné par l’héritage de François, voit ainsi en lui le symbole d’un homme ouvert à la pensée des autres et un exemple à méditer pour éviter les confrontations engendrées par les disparités économiques actuelles.
L’héritage est tout aussi fermement revendiqué du côté catholique. Le pape Jean-Paul II a ainsi promu la rencontre du saint et du sultan comme symbole du dialogue entre les religions, instituant en 1986 une Journée mondiale pour la paix à Assise réunissant des représentants de toutes les confessions, non sans quelques réticences de la part des gardiens du temple, le cardinal Ratzinger n’appréciant guère le relativisme religieux et culturel que ce melting-pot peut engendrer.

Le pèlerin ascensionnel a dit…

Oui et, 1217, arrivée des premiers franciscains en France à Vézelay.
Route vers Compostelle ou la Terre sainte, haut lieu de l'occident chrétien, Vézelay fait partie des centres oubliés de l'Europe, déplacés artificiellement.

La face visible et la face cachée de la révélation se superposent à certains moments d'une manière concrète, étant comme les deux faces d'une pièce de monnaie. François dans son pur élan exprima avec une force étonnante les vérités les plus hautes. Puisse le Séraphin qui lui ouvrit 5 plaies nous ouvrir aussi à une telle floraison de vertus.

Fraternellement, Damiette.

Anonyme a dit…

le fait que tu te souviennes de cette série télévisée qui remonte déjà à bien des années m'incite à penser que tu n'as comme moi plus 20 ans...
ce qui touche au Compagnonage m'a toujours passionnée (je suis historienne de formation)
il y a à St Gilles du Gard un escalier à vis de pierre très bien conservé et intéressant à visiter.
heureuse d'être arrivée sur ton blog....
Isisds

Le pèlerin ascensionnel a dit…

Ca fait 20 ans que je n'ai plus vingt ans, isisds. J'ai préféré parler d'Ardéchois coeur fidèle que de Casimir et l'ile aux enfants, ça faisait plus sérieux (humour).

Ton escalier à vis, encore une histoire de progression ascensionnelle. Dans le sujet "lettre à l'ami" en octobre, j'évoquais la montée en spirale.

Tu as visité Memphis (ton pseudo me le fait penser) ?

Merci pour ton gentil commentaire.

Anonyme a dit…

oui j'ai visité Memphis...il y a presque 20 ans, l'Egypte étant si je peux le 1er voyage que je referais d'ici quelques mois ... le fait d'avoir.... 3 fois 20 ans ayant tout de même quelques avantages !!!!
et ...l'Ile aux enfants me rappelle tout de même des moments sympas avec mes grands qui étaient alors tout petits ;-)

le boulot me bouffe pour l'instant trop de temps que j'aimerai passer à lire et réfléchir.

j'esaie de remédier à ça, la preuve je suis là ;-)
Isis

Le pèlerin ascensionnel a dit…

Isisds, je n'ai pas publié ton post "doublon". Il semble que l'envoi de posts soit peu pratique, je ne sais comment remédier à ça.

Ah, arracher du temps à la réflexion, à la méditation... Notre combat quotidien !