Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

dimanche 2 décembre 2007

Notre Dame de Pouzauges (4)

Une brève présentation du Protévangile de Jacques dont est tirée l'imagier des fresques au niveau inférieur. Ces écrits sont signés par l'auteur comme ceux de « Jacques le mineur », frère de Jésus dans l'évangile canonique, demi-frère selon le Protévangile. Les récits sont chronologiquement antérieurs aux évangiles rentrés dans le canon officiel du Nouveau Testament. L'auteur n'est pas un judéo-chrétien (ignorance des coutumes juives). Il cible le thème de l'Incarnation, d'où son insistance sur l'enfance de Marie . Son enracinement dans la piété populaire nous a offert quelques points de repères liturgiques : La mémoire d'Anne et Joachim (parents de Marie), la conception de Marie, sa nativité, sa présentation au Temple... Le lieu des apparitions à Auray (France) est dédié à Sainte Anne qui y serait apparue.

La proclamation du dogme de l'immaculée conception n'est pas comme certains le croient une invention subite de la papauté, mais le long travail de la tradition chrétienne dans l'église catholique qui couronne par un dogme la piété populaire.


Ci-dessous (effacement relativement important), l'offrande de Joachim est repoussée par Ruben parce qu'il n'a pas de postérité.

L'ange annonce à Joachim que Anne a conçu. Joachim est à gauche, l'ange apparaît à droite au-dessus de lui. Les hommes (ses bergers ?) jouent de la musique. L'instrument à vent est un chalumeau médiéval (apparenté à la flûte) muni d'une corne acoustique. La musique en représentation sculptée ou peinte est signe d'harmonie comme le prouve cette scène joyeuse.

Anne se suspend au cou de Joachim lors de leur rencontre devant les portes de Jérusalem (l'évangile du pseudo-Matthieu mentionne « la porte dorée ». Le symbolisme de la "porte" est celui du passage d'un état à un autre, une progression, une séparation du profane au sacré; L'entrée dans la nouvelle Jérusalem va être rendue possible en Jésus-Christ par la Vierge Marie.)

Présentation de Marie au Temple. Les mains sont importantes. Celles de Joachim symbolisent la piété, Anne l'offrande de son enfant, et celles de Marie offrande (main vers le bas) et adoration (main vers le haut).

Derrière le pilier, Marie a grandi et sa sainteté est maintenant bien visible (auréole). Ses deux mains sont une adoration, un appel à la présence de Dieu qui pourtant est encore lointaine (le voile du Temple n'est pas encore déchiré, le Christ n'est pas là, la rédemption ne s'est pas opérée).

L'ange descend vers la Vierge Marie et lui offre une palme. L'arbre qui séparait Adam & Eve au début de l'histoire, semble être un double du personnage, les courbures sont identiques. Une réintégration salvatrice se fait par anticipation pour la Mère du Sauveur qui retrouve la connaissance de l'harmonie d'avant la chute.

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Les scènes supérieures représentent des saisons dans des médaillons ovoïdes. Les seules reconnaissables sont mai, juin, juillet et août, du moins identifiées comme telles par les travaux de Marc Thibout.

Mai (?) un chevalier courtise une belle au miroir. Le miroir, facteur de la connaissance de soi est porté par la femme qui fait face au chevalier armé, l'homme, la force. Force et Beauté alliés appellent une certaine sagesse... une trinité bien connue des Francs-Maçons.
Juin, travaux aux champs.


Juillet, la moisson et août le battage avec fléau.


Si la représentation des périodes de l'année par leur activité propre est évidente, l'allusion à quelques notions évangéliques l'est moins.
"La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux" (Mt 9,37).
"En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit." (Jean 12,24).
"Oui, c'est pour nous que cela a été écrit : celui qui laboure doit labourer dans l'espérance, et celui qui foule le grain, dans l'espérance d'en avoir sa part." (1 Co 9,10).

Je garde le meilleur pour la fin, ces symboles que l'on dit grotesques, la frise du milieu.

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