Un classique de l'ouverture à une conscience plus large, quittant les ornières des vérités acquises définitivement, des préjugés, des présupposés...
Et si nous regardions le sujet de notre étonnement sous un nouvel angle de vue ? A coup sûr, nous en aurions un nouvel éclairage. Mais est-ce vraiment ce que nous voulons ? Avons-nous vraiment besoin de quitter la charrette de nos certitudes ? La crainte de perdre notre paix nous tenaille, la hantise de la dilution des vérités possédées nous ficelle à notre siège, quitte à brinquebaler encore un moment sur le chemin de notre vie, béat d'être sauvé alors que le monde entier se damne.
Et d'ailleurs, pourquoi penser autrement puisque nous avons la sécurité intérieure de ceux qui se savent dans la vérité. Mais... avons-nous tâté TOUT l'éléphant ?
Parabole de l'éléphant
- Différend au sujet de sa description et de sa forme.
- Des Indous avaient amené un éléphant; ils l'exhibèrent dans une maison obscure.
- Plusieurs personnes entrèrent, une par une, dans le noir, afin de le voir.
- Ne pouvant le voir des yeux, ils le tâtèrent de la main.
- L'un posa la main sur sa trompe; il dit : « Cette créature est telle un tuyau d'eau. »
- L'autre lui toucha l'oreille : elle lui apparut semblable à un éventail.
- Lui ayant saisi la jambe, un autre déclara : « L'éléphant a forme de pilier. »
- Après lui avoir posé la main sur le dos, un autre dit : « En vérité, cet éléphant est comme un trône. »
- De même, chaque fois que quelqu'un entendait une description de l'éléphant, il la comprenait d'après la partie qu'il avait touchée.
- Leurs affirmations variaient selon ce qu'ils avaient perçu l'un l'appelait dal, l'autre alîf.
- Si chacun d'eux avait été muni d'une chandelle, leurs paroles n'auraient pas différé.
- L'oeil de la perception est aussi limité que la paume de la main qui ne pouvait cerner la totalité (de l'éléphant).
- L'oeil de la mer est une chose, l'écume en est une autre; délaisse l'écume et regarde avec l'œil de la mer.
- Jour et nuit, provenant de la mer, se meuvent les flocons d'écume; tu vois l'écume, non la mer. Que c'est étrange! Nous nous heurtons les uns contre les autres comme des barques; nos yeux sont aveuglés; l'eau est pourtant claire. O toi qui t'es endormi dans le bâteau du corps, tu as vu l'eau; contemple l'Eau de l'eau.
- L'eau a une Eau qui la pousse, l'esprit un Esprit qui l'appelle.
2 commentaires:
Merci de partager ce beau texte.
J'ai lu les "odes mystiques" de cet auteur, et elles comptent parmi les plus beaux poèmes que j'ai jamais lu.
Il y a un air de famille entre certaines sociétés initiatiques. Est-ce en montant que tout se rejoint ?
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