Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

dimanche 9 décembre 2007

La chapelle du petit Luc















C'est en arrivant du mémorial de Vendée aux Lucs-sur-Boulogne, et en gravissant la petite colline que l'on goûte le mieux la rencontre. Vous êtes donc passés par la sévérité brute du bloc de béton propice à vous introduire dans l'ambiance des guerres de Vendée.
La chapelle du petit Luc est construite à l'emplacement même de l'église Notre-Dame du Luc, possession de l'abbaye de Marmoutier près de Tours. Le lieu était sacré bien avant la récupération chrétienne du site. En effet, Saint Augustin préconisa la christianisation des sites et des objets païens, afin de ne pas contrarier le sentiment religieux local. Ainsi, on récupéra des bois sacrés pour y tailler des croix, les menhirs furent gravés aux symboles chrétiens, etc...

L'étymologie de Luc provient de "lucus", bois sacré.
Non loin de la chapelle, sur la motte féodale se dresse une statue de la Vierge à l'Enfant sur une colonne.

Le curé Louis-Michel Voyneau refuse de prêter serment à la constitution révolutionnaire du 27 novembre 1790. Comme d'autres, il devient un clandestin. La Vendée se soulève contre la République, les "colonnes infernales" sont mobilisées, fondent sur la Vendée et une de leurs destinations établies sont les deux paroisses des Lucs le 28 février 1794.

Le curé Voyneau sort au devant des "Bleus" pour implorer leur clémence, et se fait exécuter au lieu-dit "Gué de la Malnaye". Les paroissiens sont rassemblés dans l'église Notre-Dame, et massacrés à leur tour. Ils disparaissent dans les flammes, mais leurs noms sont gravés aujourd'hui sur des plaques dans la chapelle, dont de très jeunes enfants...

Voilà pour l'histoire d'une folle gaieté comme vous le lisez.

Aujourd'hui, consacrons-nous à l'extérieur de l'édifice érigé à la mémoire des martyrs.

La chapelle est traditionnellement orientée (entrée à l'ouest, Autel à l'est).
En façade, la Vierge au sommet d'une aiguille domine de son élévation l'ensemble. Ses bras sont dirigés vers le sol, geste habituel de transmission de grâces (voir apparitions de la rue du Bac à Paris). Sous ses pieds les trois animaux et l'ange symbolisant les évangélistes font face aux quatre points cardinaux. Et l'aigle de St Jean (bien sûr), regarde à l'orient. Voilà pour un plan en croix suggéré puisqu'il ne se retrouve pas dans la structure rectangulaire de cette petite chapelle.

Formant avec la statue de la Vierge en point haut, en base d'un delta dessiné par leur positionnement, deux autres statues : Isaïe tient un parchemin et une scie, à gauche, et à droite le Roi David est représenté avec sa harpe (chantre de nombreux psaumes de la Bible) : Deux auteurs de livres bibliques dans lesquels la tradition chrétienne a lu des préfigurations mariales.

Au-dessus de la porte le tympan représente la mort de Joseph, père adoptif de Jésus. Les évangiles canoniques n'en font pas mention, mais beaucoup d'exégètes pensent que sa mort a un caractère certain (attention, ceci est de l'humour). Joseph est alité, Marie lève une main comme dans un au-revoir, et Jésus au milieu fait un étrange signe sur son abdomen, la paume vers le haut; Il semble présenter Joseph (à qui ?). Une cruche est posée à la tête du moribond, une veilleuse est allumée ("vous ne savez ni le jour ni l'heure, veillez..."), et l'homme s'en retourne à la terre d'où il a été tiré.


A suivre.

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