Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

samedi 3 novembre 2007

Une visite de saison

Une fois n'est pas coutume, ni pensées métaphysiques, ni poésie, ni transcendantes considérations religieuses... Du brut. Mais je vous préviens, le naturel reviendra au galop.

Est-ce la visite à une amie qui m'inspire d'être un peu plus terre-à-terre ?
Le jeu de mot est facile. Mais c'est la Toussaint, ou plutôt le "jour des défunts" qui fournira le sujet d'aujourd'hui. C'est dans un cimetière, celui de La-Roche-Sur-Yon que j'ai rendu visite à Jacqueline. L'amitié ne meurt pas, et selon ce que dit Marie de Hennezel dans "mourir les yeux ouverts", alors que le disparu devient impalpable, c'est en nous qu'il devient étrangement plus présent qu'avant.
Je tourne, je vire dans les allées, je procède méthodiquement... elle est là. Je pose la main sur cette pierre sobre. Un nom, une date, et c'est tout. Une pensée, une prière sur ce lieu du souvenir, mais as-tu jamais quitté nos pensées, toi dont la courte vie a charrié plus de souffrances que de joies ? Le Christ était ta barque, elle n'a jamais chavirée. Pourtant, tes tempêtes ruinaient tes forces, mais le gouvernail de la foi t'a amené au port. Beaucoup de paix pour toi, j'espère, maintenant.
Je flâne, j'observe. Tiens, une colonne brisée, symbole d'une jeunesse fauchée. Tiens, un soleil gravé, une lune... Allons bon, ce cimetière est aussi une "forêt de symboles" ! (Baudelaire).

Ici, des tombes portant l'inscription Napoléon-Vendée, ancien nom de la Roche-Sur-Yon pendant le Second Empire.
Et là... l'ancien maire de La-Roche, Stéphane Guillemé. L'inscription dit :

Guillemé Jacques-Timothé-Stéphane Maire de La-Roche-Sur-Yon 1888-1912 Vénérable de la Loge Maçonnique LA FRATERNITE VENDEENNE 1887-1911 Membre du Conseil de L'ordre du Grand Orient de France 1897-1900 Chevalier de la Légion D'Honneur Officier de l'instruction publique

Aucun signe religieux sur la tombe, un ardent défenseur de la laïcité je n'en doute pas. A gauche sur la tombe, gravée, une représentation que j'imagine être celle de la ville (village sur rocher). A droite en symétrie, le maillet de l'officier de Loge et l'équerre-Delta avec son inévitable associé, le compas.














A quelques pas, le frêre Jules Dequaire (à gauche) porte ses palmes académiques sur son lit de pierre. Cet inspecteur d'académie dont la tombe est ornée du même signe que son frêre contemporain plus loin reposant, n'en finit plus de regarder la sortie vers laquelle je me dirige enfin.
Je tiens la difficile porte à une dame, et j'indique la diffculté à la maintenir ouverte. Elle me rétorque en riant que c'est pour nous empêcher de sortir ! J'aime l'humour qui est peut-être moins une "politesse du désespoir" qu'une victoire sur l'inéluctable.
Ici, nul ne peut éviter de songer à sa mort. Qui sait quelle sera notre attitude à ce moment là ? Mais si l'on meurt comme on a vécu, je pense l'accueillir telle une soeur venant me chercher pour rejoindre le Père. Si l'on ne regarde pas les choses en face, elles posent notre regard avec insistance sur nous, et c'est plutôt désagréable de se sentir observé. Pas d'autre moyen, faire face pour combattre !

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