Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

vendredi 19 octobre 2007

Les centres de l'être

Extrait de "HARA centre vital de l'homme", de Karlfried Graf Dürckheim.

Entre ce que l'homme considère comme l'obscure poussée des pulsions naturelles de la clarté de son esprit pensant, il y a le monde des sentiments, de l'intuition, de la souffrance et de l'âme. Il localise les pulsions en bas, dans l'abdomen, l'esprit dans la tête et la souffrance au niveau du coeur. C'est là que le Moi humain ressent la tension entre les contraintes de l'esprit moral et les exigences des instincts. C'est cette région autour du coeur, la poitrine, qui se gonfle quand l'homme se sent plein de force et submergé de bonheur et qui se resserre quand il est dans la douleur et la détresse. Il a l'estomac qui se serre, le foie qui se congestionne, surtout devant l'injustice et l'absurdité qu'il doit supporter, impuissant à les combattre. Or, c'est bien le coeur qui bat dans toute la région médiane du corps.
Alors que le ventre est le Centre-Terre, le centre vital, et la tête le Centre-Ciel, le centre spirituel, le coeur est le centre de l'homme. Les sentiments dont il est le siège expriment surtout ce que l'homme ne veut pas lâcher, les valeurs auxquelles il s'accroche, c'est-à-dire essentiellement la douleur de la séparation et le bonheur de l'union. On peut donc dire que le coeur est le centre de la personne, le "centre personnel". En revanche, tout ce qui concerne le Centre-Terre fait partie de la sphère "impersonnelle", c'est-à-dire préexistante, antérieure au développement de la personne, et il en est de même pour tout ce qui touche le centre spirituel.
(...)
Toute vie est tendue entre deux mouvements opposés : D'une part, le mouvement qui préside au développement de la "forme" individuelle et à l'épanouissement de la vraie personnalité et, d'autre part, le mouvement qui, faisant perdre à l'individu sa "forme" particulière et son autonomie, le pousse à SE REFONDRE DANS L'UNITE de l'Etre divin.
(...)
La position de l'homme entre le ciel et la terre correspond à celle de l'âme entre l'esprit et la nature, ordonnance qui se reflète également dans la symbolique du corps dans laquelle le coeur est situé entre la tête et le bas-ventre.

Christ bénissant dans une mandorle, ambulatoire de St Sernin, Toulouse. La mandorle (en amande) est une auréole de sainteté, élargie à la personne toute entière du Christ le plus souvent, mais également à la Vierge Marie. La mandorle indique une très grande sainteté. Les évangélistes (Jean-aigle, marc-lion, Luc-ange, Matthieu-boeuf) délimitent les quatre coins (!) de la figure. Le mouvement est donné par les plis du vêtement. Le livre est ouvert : la révélation est donnée à lire. La main bénissante avec trois doigts relie à la Trinité et touche l'apôtre qui reposa sa tête sur le coeur du Christ. Les yeux du Christ sont grands ouverts, le visage impassible. L'art roman incarne la vision des réalités invisibles.

Les trois centres décrits plus haut dans la citation de K.G. Dürckheim sont une grille de lecture à appliquer sur cette sculpture. La tête-spirituelle contemple l'Etre, le ventre est expressif de la force naturelle et de la stabilité dégagées, et le coeur, bien que voilé par un pli transversal se laisse suggérer, équilibrant à égale distance les deux autres centres : Ni trop dans les étoiles, ni trop ancré au sol, le coeur dans la tradition chrétienne est le réceptacle de la connaissance véritable de l'Amour, qui est Dieu. Voir à la notion de "milieu", et de "centre". Ce en quoi René Guénon disait que le Sacré Coeur du Christ était plus qu'une dévotion particulière...

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