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Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

dimanche 7 décembre 2008

Questions Réponses sur la messe en latin


Q : La messe en langue française a remplacé celle en latin, non ?
R : Le rite de St Pie V n'a jamais été abandonné. Il s'agit de deux formes différentes du même rite selon la lettre du pape Benoît XVI aux évêques, rite ordinaire et extraordinaire.

Q : Extraordinaire ? Ordinaire ?
R : La "forma ordinaria" est celle en vigueur depuis Vatican II, celle qui prévaut dans chaque pays, donc en français en France. La forme "extraordinaire" nomme la messe en latin lorsqu'elle n'est pas chantée (en semaine), et en grégorien (chantée) le dimanche.

Q : Le Pape essaye de séduire les tradis ?
R : Parlons plutôt de réconciliation, terme employé par ce dernier. Une frange entière des catholiques n'en peut plus d'être réduite au silence sur des questions essentielles de foi et de pratique.

Q : Mais les traditionalistes s'opposent au Magistère de l'Eglise au profit du respect de la Tradition figée ?
R : Tradition implique transmission. Ne serait-ce que par ce leg à faire vivre, tradition n'est pas synonyme de fixation dans le temps. Le choix historique du Concile Vatican II ne s'est pas transformé en obligation ecclésiale; Il n'y a jamais eu de négation de la messe en latin.
Il est évident que l'accusation de désobéissance ne tient pas au vu de chrétiens catholiques fidèles au siège pontifical.

Q : Les catholiques traditionalistes crééent des remous dans l'Eglise, tout de même ?
R : L'opportunité de vivre l'Eucharistie sous deux formes rituelles en France (il en existe d'autres ailleurs) ne chagrine que les extrémistes de la messe en langue vernaculaire (française). Il est étonnant d'observer les passions soulevées par la fidélité au rite extraordinaire (latin) !

Q : Mais il faut aller de l'avant, ce qui est ancien est dépassé, non ?

R : Toujours dans cet esprit de transmission séculaire, le rite latin a été composé dans une longue maturation et mise en forme rituelle du dépôt des apôtres et de leurs successeurs. En ce sens, la messe en français est une cassure historique dans la tradition, un changement radical de la façon d'appréhender le Saint-Sacrifice de l'Autel.

Q : L'intérêt pour les fidèles n'est-il pas de participer à la messe ?
R : Je parlais de changement radical, et c'est bien cela. Le fond est le même, Jésus-Hostie se donne au chrétien dans le sacrement de l'Autel. Mais la forme diffère, ce qui peut amener une compréhension également différente :
- Messe traditionnelle : Le prêtre célébrant est pasteur du troupeau, il marche devant et offre à Dieu le St Sacrifice de l'Autel.
- Messe réformée : Le prêtre est au milieu de l'assemblée, tourné vers elle pour le partage du repas eucharistique.
Dans le premier cas, nous avons la notion d'orientation, en plus de celles admises dans le second cas.
Je ne développerais pas sur le caractère pédagogique du rite extraordinaire scrupuleux sur les déplacements, les gestes et autres codifications qui lorsqu'ils sont compris induisent de nouvelles compréhensions intériorisées.

Q : Mais je veux comprendre la messe dans ma langue !
R : De très bons livrets existent, avec la correspondance latin/français. Mais se laisser porter par le mystère permet d'intégrer intuitivement ce qui se déroule, quitte à lire le texte après. Mais aujourd'hui, la pensée que tout doit être exposé en pleine lumière installe sa dictature, et le Mystère endosse la suspiscion d'un goût malsain pour le secret. Travaillons le sens des mots, replongeons nous dans l'étymologie du mot sacrement qui avant sa récente acceptation signifiait "mystère".

Q : Ne pouvons-nous pas cohabiter ?

R : Bien sûr ! l'Eglise est une. A chacun de faire preuve de respect; au mieux, de charité; Au pire, de tolérance.
La règle en la matière devrait être le dialogue, et non la défense arc-boutée d'une position.
Le choix d'une forme rituelle est une richesse qui élevera la conscience catholique dans sa réflexion d'un part, et les modalités d'une adhésion au Christ d'autre part.

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Le Motu Proprio "Summorum Pontificum" de Benoît XVI

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