Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
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Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
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lundi 13 octobre 2008

Pensées sur le rite traditionnel

Si l'intérêt croissant de catholiques pour une forme éprouvée de sa liturgie reposait sur le souvenir d'une église triomphante et uniquement sur cela, c'est la ruine assurée.

Utiliser une langue sacrée se rattache à un symbolisme sonore, tout comme le visuel, le gestuel, le musical. Sa nature de langue ancienne garde en elle les propriétés d'un langage non atteint par la dégénerescence des langues vivantes, nécessairement triviales car adaptées au temps présent. Or, ce qui est hors du temps et de l'espace est invariable dans son concept. Nous touchons ici à "l'espace sacré", à la sacralisation de l'espace et du temps.

La forme supposée rigide du rite traditionnel de la messe ne l'est que d'un point de vue extérieur. En effet, le rite ordinaire laisse une plus grande "liberté" de mouvement : Les chants, les adaptations aux circonstances... Le cadre que donne le rite ancien (un espace assez carré !) libère des errances sentimentales et des modes passagères. En codifiant, les rédacteurs du rite traditionnel ont scellé pour les siècles les formes symboliques qui abritent les réalités spirituelles chrétiennes. Je ne dis pas que le rite moderne est totalement dévitalisé, mais dangereusement soumis aux influences profanes.

C'est enfermés dans le corps du rite, comme dans un cocon protecteur que la plus pure tradition apostolique nous est parvenue. Les écrits des Pères de l'église demeurent, certes. Mais c'est aussi par le véhicule rituel que s'est fixé l'esprit des choses. Maîtriser le rituel, c'est s'en libérer, pour n'y plus voir que le pur Esprit qui y vit. Là, la messe devient vraiment le Saint Sacrifice.

Cathédrale de Bazas (merci à Gilles)
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4 commentaires:

Anonyme a dit…

Hé hé, là ou tu vois le sacré, je ne vois que les lieux, l'histoire et l'édifice par lui-même. Bien qu'il soit évident que certains lieux dégagent une atmosphère particulière...
Même si on est à des années-lumière l'un d'eux l'autre, le respect et la fraternité sont là et je viens de temps en temps sur ton blog avec plaisir, même si j'avoue que mon esprit de primate ne comprends pas toujours tout.
Cà m'a fait bien plaisir de revoir cette splendide cathédrale de Bazas (encore un lieu chargé d'émotion - un peu comme celle que j'ai ressenti dans l'église de Besalù).
Merci et continue ! :o)

Le pèlerin ascensionnel a dit…

Se laisser porter par "l'ambiance" d'un lieu sacré permet d'en saisir l'esprit. Une autre façon d'être intelligent (faculté de comprendre). Et ça, ce n'est pas quantifiable sur une échelle...

A+

Anonyme a dit…

Bonjour
Vous écrivez "Utiliser une langue sacrée se rattache à un symbolisme sonore, tout comme le visuel, le gestuel, le musical. Sa nature de langue ancienne garde en elle les propriétés d'un langage non atteint par la dégénerescence des langues vivantes, nécessairement triviales car adaptées au temps présent. Or, ce qui est hors du temps et de l'espace est invariable dans son concept. Nous touchons ici à "l'espace sacré", à la sacralisation de l'espace et du temps. "
Je me demande si le rite ancien peut être fait dans une langue vernaculaire ? Peut être auriez vous une réponse ?...
Cordialement
Georgius

Le pèlerin ascensionnel a dit…

Bonjour Georgius.
Je n'ai pas trouvé d'éléments indiquant que la messe traditionnelle peut être célébrée en langue vernaculaire actuellement. Ce ne serait ni une volonté des modernes, ni celle des tradis si la chose était possible, les uns partisans d'adapter (soupir), de simplifier, de mettre à la portée; les autres attachés comme l'on sait au latin.

Mais en soi, l'idée n'est pas foncièrement hérétique, juste anti-traditionnelle si l'on considère que les langues liturgiques (occidentales et orientales) prennent leur source sur l'écriteau de la Croix :

"Nous dirons en premier lieu qu'il est complètement faux que la Liturgie ait été célébrée dans la langue vulgaire de tous les peuples chez lesquels la foi a été annoncée, même à l'origine du Christianisme. Nous n'entendons pas cependant embrasser l'opinion de Jean Eckius, qui soutenait gravement contre les luthériens, que les Apôtres et leurs successeurs, jusqu'à l'empereur Adrien, avaient célébré la Liturgie en hébreu, après quoi on avait adopté la langue grecque dans le service divin. Ce sentiment n'est pas sérieux, et nous ne perdrons pas le temps à le discuter. Nous ne dirons pas non plus que la Liturgie n'a jamais été célébrée que dans les trois langues qui parurent sur la Croix du Sauveur, hébreu ou syriaque, grec et latin; car il y a plus de mille ans qu'on la célèbre dans des Idiomes différents de ces trois langues privilégiées. Mais nous oserons affirmer que, jusqu'au quatrième siècle du christianisme, ces trois langues, syriaque, grecque et latine, ont été les seules dont on se soit servi à l'autel ; ce qui leur donne une dignité liturgique toute particulière, et confirme merveilleusement le principe des langues sacrées et non vulgaires dans la Liturgie.".
Dom Guéranger, Institutions liturgiques, chapitre III (de la langue des livres liturgiques).

Latin, grec, syriaque ;-) même combat.

Frat.