Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

dimanche 18 octobre 2009

L'enfant justifie la Sagesse

Il est coutume de dire que le plan du salut contient dans la chute la promesse de la rédemption. En effet, le lignage d'Adam et Eve "écrasera la tête" du serpent (Genèse 3,15) d'une part, et d'autre part l'être humain "retournera à la glaise" d'où il a été tiré (Gn 3,19). Rien n'est dit sur l'âme vivante insufflée par Dieu en Adam (Gn 2,7), et il est juste de croire que son chemin est celui d'une réintégration originelle en Dieu.
La matière corruptible ne pouvait exister que par un retrait de l'Esprit incorruptible divin. Son Etre "remplissait" tout l'Univers, et utiliser les termes "remplir" et "Univers est par trop entaché de conceptions humainement limitées. Nous jugeons tout d'après nos valeurs temporelles et spatiales, et nous en éloigner conduit au mystère. L'intériorisation et la prière ouvrent alors des portes fermées à l'entendement. Le silence qui entoure ces choses n'est pas muet non plus, ne confondons pas. Le symbolisme est toujours aussi bavard.

Par rapport à ce salut contenu dans la chute, regardons du côté de la corruptibilité charnelle et spirituelle humaine. Le corps de chair retourne à l'élément "terre" dont il est issu, attendant d'en être relevé par la résurrection incorruptible (1 Corinthiens 15,42). L'âme vivante retourne à l'Esprit vivifiant en montant dès à présent l'échelle de Jacob qui est le Christ (Jean 1,51).

Serions-nous comme des dieux ici bas, nous n'aurions besoin ni de nous relever, ni de nous tourner vers une autre source de divinité que la nôtre ! Cette fragilité inhérente à notre condition est aussi une grâce de vacuité, un vide à combler : "Si donc quelqu'un se préserve des fautes dont je parle, il sera un vase noble, sanctifié, utile au Maître, propre à toute œuvre bonne." (2 Timothée 2,21).
La voie d'enfance prend alors tout son sens. « En vérité je vous le dis, si vous ne retournez à l'état des enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux." (Matthieu 18,3). Les petits enfants recourent à leurs parents en tout, pour tout avec confiance. C'est la clé. Notre faiblesse est structurelle, c'est notre épine dans la chair, mais une épine qui est un pont vers la Providence.
Le Curé d'Ars disait que "l'homme est un pauvre qui a besoin de tout demander à Dieu", et Thérèse Martin (Ste Thérèse de l'Enfant Jésus 'Docteur de l'Eglise' en a fait sa théologie).



La Sagesse n'a-t-elle pas été "justifiée par tous ses enfants ?" (Luc 7,35). C'est notre faiblesse qui appelle sa force, notre pauvreté qui invite sa richesse, notre incapacité qui laisse le champ libre à sa grâce. Réjouissons-nous en donc.

Références de lecture :
Jakob Boehme, Nicolas Berdiaev, L.C. de St Martin.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Dés son plus jeune âge, l’enfant fait l’expérience du choix au moment où il commence à marcher. Il vit plus ou moins consciemment, de manière instinctive, le phénomène naturel qui s’inscrit dans la règle fondamentale de la vie : rythme et alternance. L’enfant est confronté à deux démarches antagonistes : d’une part il est guidé par son instinct de fragilité et se réfugie dans les bras de ses parents, d’autre part un autre instinct vital lui commande une prise de risque qui se traduit par un premier saut dans l’aventure et par des pleurs qui vont le ramener aussitôt dans son univers sécurisant. Plus tard il apprendra , au cours d’expériences plus ou moins douloureuses, toutes les règles qui s’imposent dans la construction de sa personnalité. Durant son adolescence, il s’opposera à ses parents afin de s’affirmer et d’accomplir une nouvelle naissance qui le conduira vers l’âge adulte. En somme l’enfant apprend l’harmonie des contraires.

Gilles a dit…

Je lis régulièrement ton blog même si, je dois te l'avouer, je ne comprends pas toujours tout, inculte que je suis.
Je viens te souhaiter unbon anniversaire et essayer de ne pas oublier de t'appeler.
Au cas où j'oublierais quand même, sache que j'ai pensé à toi.
Bisou fraternel.
Gilles.

Le pèlerin ascensionnel a dit…

Merci !

Personne ne peut te reprocher de méconnaitre une voie très particulière, avec ses codes et ses références.
Et puis de toute façon, au bout du compte, il faut laisser l'intellectualisme de côté pour réaliser en "prise directe" ici et maintenant ; Au delà des mots.

Je t'embrasse, à bientôt.