Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

samedi 9 mai 2009


Détail vitrail église d'Apremont (Vendée)

"Je ne peux plus cacher ici que le désir divin qui se fait sentir dans l'âme humaine, a pour but d'établir l'équilibre entre Dieu et elle, puisqu'un désir vient d'une séparation de substances analogues qui ont besoin d'être unies; or, cet équilibre n'est pas un effort mort et inerte, mais un développement actif des propriétés divines qui constituent l'âme humaine, en tant qu'elle est un extrait universel. (...)
Vous voyez qu'un simple désir animal, tel que la faim, a pour but d'établir l'équilibre entre notre corps élémentaire et la nature, afin de mettre ce corps en état de manifester et d'accomplir toutes les merveilles élémentaires ou les propriétés corporelles dont la nature l'a composé, en tant qu'il est l'extrait de cette nature. Que n'aurait-on donc pas à attendre de ce désir puisé dans un autre ordre, et de ce besoin sacré, dont la source suprême a composé notre essence ?

Homme, si tu veux faire une utile spéculation, observe que ton corps est une expression continuelle du désir de la nature, et que ton âme est une expression continuelle du désir de Dieu;(...)

Mais si ces notions étaient éteintes dans l'âme humaine, c'était à vous, ministres des choses saintes, à les y faire renaître; si ce désir était affaibli dans les hommes, c'était à vous de lui rendre ses forces, en lui en retraçant d'avance les avantages. Quel beau rôle vous auriez eu à faire en travaillant ainsi à opérer dans un ordre si supérieur la réunion de ce qui est séparé et qui se désire !" (*)

L'expérimentateur observe les faits pour en connaître les processus, met en relation la cause et l'effet. Si la sagesse était liée à cette déduction, la logique imposerait aux sciences spécialisées d'éviter immanquablement les aspects les plus néfastes de leur application; Et ceci vaut pour la crise économique mondiale comme pour la scission de l'atome. Mais, englués dans la matière et voulant l'expliquer par sa seule réalité, ne l'éclairant superficiellement que par elle-même, nous nous éclairons par nos propres lumières. Les causes véritables en sont inconnues (parce qu'elles naissent d'un état de dégradation produit par la séparation-source : ce que le Régime Rectifié appelle "la chute" adamique.

Dans cet extrait apparaissent les notions intéressantes de notre origine divine et de notre destination (réintégration).

Laissons les phénomènes s'éclairer d'En-Haut, car cette Lumière se répand en nos coeurs par l'Esprit s'incarnant dans notre désir de Lui. Nos yeux se dessillent alors, révélant la face cachée mais non inconnaissable de la Présence divine ici-bas.

(*) Le Ministère de l'homme-esprit, Louis Claude de Saint Martin.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je conserve ce beau texte de Louis Claude Saint Martin
Merci

Anonyme a dit…

Extrait de mon livre : « Le monde tel que je le comprends »

En 1909, il y a donc un siècle, naissait Simone Weil.
« Penser la science ! » : tel était le leitmotiv qui guidait Simone Weil dans sa quête de la transcendance.
Simone Weil parlait de « dé création » c’est-à-dire l’annulation du sujet aliéné par son ego donc clos sur lui-même. Etant issue d’une volonté divine par essence bonne, la création est parfaitement pure. Mais l’homme la transforme en un mélange de bien et de mal car il oriente sa liberté vers un désir d’autosuffisance absolue. Le mal correspond donc à cette volonté de se constituer en personne autonome par rapport au monde et par rapport à Dieu. Pour accéder à la plénitude, l’homme doit consentir à la mort, aussi bien à la mort physique qu’à la mort spirituelle. La personne doit accepter d’être dé – créé puis re – créé en Dieu. L’espérance est ainsi la génération de la vie divine en l’homme. La problématique actuelle réside dans le fait que l’homme ne sait plus ou ne veut plus s’unir à Dieu pour achever la création.
Il n’aspire qu’à un bonheur immédiat tout en ignorant que Jésus, mort crucifié sur la croix, lui demande de s’unir à lui dans le mystère de la Rédemption. Il y a ici toute une démarche spirituelle à redécouvrir par nos contemporains.
En fait, le monde actuel n’est ni dangereux ni condamnable à cause de la soit disante perte des valeurs morales et du culte des prouesses technologiques. On parle d’ailleurs rarement des trains qui arrivent à l’heure. Ce monde là est à apprécier et à aimer, autant que celui de nos grands parents ! Par contre ce qui est impressionnant et redoutable, c’est que ce monde - là constitue, comme le précisait Simone Weil, un univers fermé sur lui-même, livré à ses seules interrogations sur l’éthique et la laïcité. Pourtant les textes sacrés nous livrent une fabuleuse histoire qui témoigne de ce que nous sommes réellement : à l’image de la Trinité et participants au mystère de l’Alliance avec Jésus et Marie. Le progrès possède un prix à payer : la remise en cause de nos convictions les plus obsolètes et une ouverture à l’autre dans la recherche de ce qui est la vérité ; la vérité sur la personne humaine dans sa grandeur et sa fragilité ; la vérité sur ses rapports avec la transcendance en dehors de tout dogmatisme réducteur.

MARCEL