Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

samedi 12 juillet 2008

Par l'Esprit-Saint

C’est alors que l’Esprit Saint se mêla de nouveau à l’humain, lui qui avait fui loin de sa nature parce qu’elle n’était devenue que chair. Lors de sa descente, il mit en fuite par la force de son souffle les puissances spirituelles du mal, il chassa des airs tous les démons impurs, et les hommes qui se trouvaient au dernier étage de la maison se virent investis par la puissance de Dieu qui avait l’aspect d’un feu. Comment penser, en effet, qu’on puisse prendre part à l’Esprit Saint si on ne réside pas soi-même au sommet de sa propre vie ! Quiconque connaît les choses d’en haut transformera son mode de vie terrestre en mode de vie divin, et ce n’est qu’en devenant l’habitant du dernier étage de cette sublime cité qu’il participe à l’Esprit Saint.

Grégoire de Nysse

En quelques mots, la chute et la divinisation de l'Homme par l'Esprit-Saint.
Est sous-tendue la rédemption par le sacrifice du Christ qui ouvrit par la nouvelle alliance les vannes du Ciel, donc la descente de l'Esprit de Dieu.

"L'Esprit-Saint se mêla de nouveau à l'humain..." Qu'est-ce à dire ? Qu'il étaient UN à l'origine, avant que l'homme se soit extrait lui-même de la présence divine ? (Mais l'Éternel Dieu appela l'homme, et lui dit: Où es-tu? Genèse 3,9)

Nous sommes en plein dans le symbole de la colonne brisée du Rite Ecossais Rectifié; Une base humaine altérée, un esprit collé au sol appelant au redressement, et un morceau divin manquant, jointure du tout.
La chute de l'homme peut ainsi apparaître non plus comme un malheur absolu, mais comme une opportunité formidable, celle de redonner du sens à ce qui n'en avait plus; La grâce d'avoir le pouvoir de redevenir co-auteur de sa propre re-création. Sommet du respect de notre liberté par Dieu, et de notre vocation à nous découvrir "un peu moindre qu'un dieu" (psaume 8).

"Par la force de son souffle..." en hébreu "ruah", en grec "pneuma", le même sens : Souffle. L'air inspiré donne la vie à l'homme, l'entoure de sa présence invisible tout au long de sa vie et est rendu par la dernière expiration. L'Esprit-Saint ainsi décrit comme une force vivifiante investit et purifie l'homme. La double image du souffle qui chasse l'impur et du feu qui repose sur l'homme ne fait pas seulement qu'opérer en nous d'une manière toute personnelle ce qui doit se produire à la fin des temps à l'échelle cosmique; elle invite à hâter par notre participation active la venue de la Jérusalem céleste, l'accomplissement parfait du règne de Dieu au milieu de nous (Apocalypse 21,10-11).

Détail du portail de l'église abbatiale de Celles-sur-Belle (Deux Sèvres)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La métaphysique du feu

La symbolique du triangle équilatéral et celle du feu

En ce dimanche de Pâques 2004, je découvre depuis la tribune de l’église du village
Les VANS ( Ardèche ), un magnifique triangle équilatéral orné de langues de feu et disposé tout en haut du chœur, au-dessus d’un tableau représentant le Calvaire. Je pense alors que les arts sacrés font souvent appel aux figures géométriques les plus fondamentales. Ce triangle projette son symbolisme comme pour rappeler que l’élégance de ses lignes, la présence de toutes ses symétries et ses belles proportions, invite à méditer sur l’infinie perfection divine. Plus qu’une peinture ou qu’une sculpture, qui fait naître des émotions sensibles et subjectives, l’objet abstrait que l’on contemple,témoigne de l’existence d’ une Vérité indicible et inaccessible.

Derrière cet immobilisme impressionnant mais rempli de sens, se cachent un au-delà de l’intelligence rationnelle, un au-delà des sentiments et des sensations, un au-delà de nos intuitions les plus fines : c’est ici le mouvement invisible et permanent de l’Esprit.

Face à cette réalité, grandiose, belle mais intangible, nous demeurons
prisonniers de nos limites conceptuelles ; faut-il pour autant abandonner
toute recherche et rester figé sur la seule ligne de pensée horizontale en vouant tous les dogmes aux gémonies sous prétexte qu’ils sécrètent toutes formes de totalitarismes ? Ce serait manquer de respect pour des milliards d’individus qui ont orienté leur vie sur des convictions non dérisoires et méconnaître la complexité ainsi que l’unité de la psyché.
L’homme est excusable de se méprendre sur l’interprétation des choses du monde mais il ne l’est plus lorsqu’il ferme les yeux et son cœur à la
Connaissance ; c’est le fameux péché contre l’Esprit ! ( Mat 12 , 10 )

Le symbolisme du Feu purificateur et régénérateur s’est développé de l’Orient (Japon) à l’Occident. La liturgie du Shintô coïncide avec le renouvellement de l’année, tandis que la liturgie catholique du feu nouveau est célébrée dans la nuit de Pâques. Les Actes des Apôtres (2 , 4-6) nous parlent des langues de feu de la Pentecôte.

Le culte du Feu dérive de la nature spirituelle de la Lumière (manifestation visible du monde). Il remonte à la Préhistoire et son symbolisme est polyvalent. Les divinités hindouistes : Agni, Indra, Surya, désignent respectivement l’illumination de l’intelligence, la puissance et le soleil qui réchauffe le monde.

Le Feu a pour fonction essentielle d’emporter tout ce qui embrase ; on lui assimile le sens de l’Ascension, transformant son énergie en éveil de la Spiritualité.

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Le Feu, Tejas selon les Orientaux, est considéré comme le Premier des Eléments, se caractérisant par ses propriétés d’expansion et d’agent de transformation thermodynamique concrétisée par la production de chaleur et donc une certaine agitation moléculaire. C’est pourquoi, au commencement de la Création, le feu et la lumière vinrent les premiers à l’existence et qu’il est écrit dans la Genèse : Fiat Lux ! (Que la lumière soit !).

Le Feu est bien à l’évidence, l’origine de la Lumière.

D’ailleurs dans le Bouddhisme, on parle du feu intérieur qui est à la fois : connaissance pénétrante, illumination et destruction de l’enveloppe grossière (l’ego).

La Langue de Dieu, dans les textes bibliques, est comparée au feu dévorant :

Regardez ! le nom de Yahvé arrive de loin,
ardente est sa colère, lourde son oppression.
Ses lèvres débordent de fureur,
sa langue est comme un feu dévorant
(Isaïe, 30 , 27)
C’est le symbole de son pouvoir et de sa justice.
La langue, organe corporel, ressemble à une flamme ; elle en a la forme et la mobilité ; elle détruit aussi bien qu’elle purifie. En tant qu’instrument de la parole, elle crée ou anéantit et son pouvoir est sans limite ; comparée au fléau d’une balance, elle est capable de juger ; la mort et la vie font partie de son pouvoir.

Les langues de feu symbolisent l’Esprit Saint, considéré en tant que force de lumière.

Le jour de la Pentecôte étant arrivé,
ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu,
quand tout –à – coup, vint di ciel un bruit
tel que celui d’un violent coup de vent,
qui remplit toute la maison où ils se tenaient.
Ils virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu ;
elles se divisaient et il s’en posa une sur chacun d’eux.
Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint et commencèrent
à parler d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.
(Ac, 2 , 1-4)
Il existe ici une affinité entre l’Esprit et le vent.
Le même mot signifie : esprit et souffle…le vent souffle où il veut !
Suivant un de ses aspects, le miracle de la Pentecôte s’apparente au charisme de glossolalie fréquent dans les débuts de l’Eglise ou dans certaines communautés.
Dans toutes les traditions, la flamme est un symbole de purification, d’illumination et d’amour dans tous les sens du terme y compris le sens spirituel. Comme on l’a vu dans la description du triangle sacré situé dans l’église des Vans, la flamme est l’image de l’Esprit et de la Transcendance.
Le rayonnement de la lumière à partir d’un point primordial (cela rappelle l’hypothèse du Big Bang !), engendre l’étendue ; c’est l’interprétation symbolique du « Fiat Lux ! » de la Genèse, qui est aussi illumination, ordonnancement du chaos par un jeu subtil de vibrations de toutes sortes.

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Selon St Jean, la lumière primordiale s’identifie au Verbe dont le rayonnement est perçu par tout homme venant au monde. Cette connaissance du Verbe est perçue sans réfraction, c’est- à- dire sans intermédiaire déformant, par intuition directe.

Tant dans la Genèse qu’en Inde ou en Chine, l’opération cosmogonique fondamentale est une séparation de l’ombre et de la lumière originellement confondues. Le retour à l’origine, la réunification, s’exprime par ce que j’ai appelé : résolution de la dualité, soit reconstitution de l’Unité première. La métaphore du spectroscope s’inscrit dans cette logique selon laquelle la lumière blanche est sujette à décomposition suivant les couleurs du spectre, et à recomposition. L’épisode biblique de la Transfiguration témoigne d’une réalité à caractère eschatologique.
Dans la tradition chrétienne, la Visitation de Marie par la Colombe incarnant l’Esprit Saint, peut être considérée comme une expression de la lumière.

Pour Jacob Boehm, la lumière prend son origine dans le feu, mais le feu est douloureux tandis que la lumière est aimable, douce et féconde. Cette lumière contient la Révélation car dans la lumière se trouve un Dieu miséricordieux et bon. La lumière est la métaphore de l’Amour et le désir d’amour se dégage de la volonté divine.
Dans l’Ancien Testament, la lumière symbolise constamment la vie, le salut, le bonheur accordés par Yahvé qui est lui-même la lumière. Le chrétien sera « enfant de lumière »

Les gens disent : « Qui nous fera voir le bonheur ?
Fais lever sur nous la lumière de ta face »
(Ps, 4 , 7)
En toi est la source de vie,
Par ta lumière nous voyons la lumière.
(Ps, 36 , 10)
La lumière se lève pour le juste,
et pour l’homme au cœur droit, la joie.
(Ps, 97 , 11)
Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu une grande lumière ;
sur les habitants du sombre pays
une lumière a resplendi.
(Is, 9 , 1)
Yahvé est ma lumière et mon salut,
de qui aurai-je crainte ?
Yahvé est le rempart de ma vie,
devant qui tremblerai-je ?
(Ps, 27 , 1
La loi de Dieu est une lumière sur le chemin des hommes :

Tu n’aura plus le soleil comme lumière, le jour,
la clarté de la lune ne t’illuminera plus.
Mais Yahvé sera ta lumière éternelle
et ton Dieu sera ta beauté.
Ton soleil ne se couchera plus
et ta lune ne disparaîtra plus,
car Yahvé sera ta lumière éternelle
et les jours de ton deuil seront accomplis.
(Is, 60 , 19-20)
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de même que sa parole :

des peuples nombreux s’y rendront et diront :
« Venez, montons à la montagne de Yahvé,
allons au Temple de Dieu de Jacob,
pour qu’il nous enseigne ses voies
et que nous suivions ses sentiers.
Car de Sion viendra la loi
Et de Jérusalem, l’oracle de Yahvé.
(Is, 2 , 3)

La Jérusalem est Vision de paix, de justice et d’union pour toutes les tribus d’Israël.
La forme carrée de la Jérusalem Céleste se distingue du Paradis terrestre de forme ronde. Celui-ci était le ciel sur la terre tandis que la Nouvelle Jérusalem sera la terre dans le ciel.

Le Messie lui aussi apporte la lumière.

Moi, Yahvé, je t’ai appelé dans la justice,
je t’ai pris par la main et je t’ai formé,
je t’ai désigné comme alliance du peuple
et lumière des nations.
(Is, 42 , 6)

Texte à rapprocher de celui de St Luc (2, 29-32) :

Maintenant, ô Maître, tu peux, selon ta parole,
laisser ton serviteur s’en aller en paix ;
car mes yeux ont vu ton salut,
que tu as préparé à la face de tous les peuples,
lumière pour éclairer les nations
et gloire de ton peuple Israël.

Les ténèbres sont corollairement symbole du Mal, du malheur, du châtiment, de la perdition et de la mort. Lisons le texte de Job (18, 5-21) :

La lumière du méchant doit s’éteindre
sa flamme ardente ne plus briller.
La lumière s’assombrit sous sa tente,
la lampe qui l’éclairait s’éteint.
Ses pas vigoureux se rétrécissent,
il trébuche dans ses propres desseins.
Car ses pieds le jettent dans un filet
et il s’avance parmi les rets.
Un lacet le saisit au talon
et le piège se referme sur lui.
Le nœud qui doit le prendre est caché en terre,
une trappe l’attend sur le sentier.
Il est la proie de terreurs obsédantes,
qui le suivent pas à pas.
La faim devient sa compagne,
le malheur se tient à ses côtés.
Le mal dévore sa peau, (1)
le Premier – Né de la mort ronge ses membres.


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On l’arrache à l’abris de sa tente
pour le traîner vers le Roi des frayeurs.
La Lilith s’y installe à demeure (2)
et l’on répand du souffre sur son bercail.
En bas ses racines se dessèchent,
en haut se flétrit sa ramure.
Son souvenir disparaît du pays,
son nom s’efface dans la contrée.
Poussé de la lumière aux ténèbres,
il se voit banni de la terre.
Il n’a ni lignée ni postérité parmi son peuple,
aucun survivant en ses lieux de séjour.
Sa fin tragique frappe de stupeur l’Occident
et l’Orient est saisi d’effroi.
Point d’autre sort pour les maisons de l’impiété,
pour la demeure de celui qui ne connaît pas Dieu.


(1) Sans doute la plus grave des maladies : la peste.

(2) Le « Roi des frayeurs » est un personnage de la mythologie orientale et grecque.
Il semble ici commander à des esprits infernaux, sortes de Furies qui s’acharnent déjà sur les criminels de leur vivant. Lilith, autre personnage des croyances populaires, serait un démon femelle. Quant au soufre, c’est un symbole de stérilité ou un désinfectant.

Mais ces réalités ne recouvrent pas une puissance étrangère à Dieu : c’est lui également qui a créé les ténèbres, qui châtie, etc…comme le dit le prophète Amos (5, 18)

Malheur à ceux qui soupirent après le jour de Yahvé !
Que sera-t-il pour vous, le jour de Yahvé ?
Il sera ténèbres, et non pas lumière.

Mais Isaïe (60, 1-2) rappelle que Yahvé appelle les hommes à la lumière :

Debout ! Rayonne, car voici la lumière
et sur toi se lève la gloire de Yahvé,
tandis que les ténèbres s’étendent sur la terre
et l’obscurité sur le peuple !
Au-dessus de toi se lève Yahvé
et sa gloire apparaît au-dessus de toi.

Dans le Nouveau Testament, Jésus est la lumière du monde.
Le thème : Lumière – Ténèbres se développe suivant trois lignes principales :

1- Comme le soleil illumine une route, ainsi est « lumière », tout ce qui éclaire le chemin vers Dieu : jadis, la Loi, la Sagesse et la Parole de Dieu.
2- La lumière est symbole de vie, de bonheur et de joie.
3- La dualité : lumière – ténèbres en vient à caractériser les deux mondes opposés du Bien et du Mal.


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Dans le Nouveau Testament apparaissent ainsi deux empires, sous la domination respective du Christ et de Satan, l’un s’efforçant de vaincre l’autre ; l’un est facteur d’union tandis que l’autre est facteur de division. Les hommes se séparent en fils de lumière et fils des ténèbres.
La perspective reste optimiste : les ténèbres devront un jour s’effacer devant la lumière, comme le déclare Jean (8, 12) :

Jésus leur adressa encore la parole. Il dit :
« Je suis la lumière du monde ;
qui me suis ne marchera pas dans les ténèbres
mais aura la lumière de la vie.

Les croyants doivent l’être également, dans un monde de plus en plus englué dans les contingences matérielles et la désespérance face à un monde pénétré de violence et privé de repères moraux et religieux.
Leur conduite doit être inspirée par l’Amour.
La lumière symbolise l’épanouissement d’un être par son élévation et son action dans l’œuvre de la Charité qui est d’abord une vertu théologale et non un simple humanisme.
Le noir symbolise au contraire un état d’anxiété, de dépression ou de désespoir.

Vous êtes la lumière du monde. Une ville ne peut se cacher, qui est sise
au sommet d’un mont.
Et l’on allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
Ainsi votre lumière doit-elle briller aux yeux des hommes pour que,
voyant vos bonnes œuvres, ils en rendent gloire à votre Père qui est dans les
cieux.
(Mat, 5 , 14-16)
Et néanmoins, encore une fois, c’est un commandement
nouveau que je vous écris,
- ce qui est vrai pour vous comme pour lui –
puisque les ténèbres s’en vont
et que la véritable lumière brille déjà.
Celui qui prétend être dans la lumière
tout en haïssant son frère
est encore dans les ténèbres.
Celui qui aime son frère demeure dans la lumière
et il n’y a en lui aucune occasion de chute.
Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres,
il marche dans les ténèbres,
il ne sait où il va,
parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux.
(I Jean, 2 , 8-)
La lumière est aussi le symbole patristique du monde céleste et de l’éternité.
«Les âmes séparées du corps seront plongées dans un océan immense de lumière éternelle et d’éternité lumineuse » (St Bernard)
Le sens symbolique de la lumière est né de la contemplation de la nature. Toute l’Antiquité rend ce même témoignage : Platon, les stoïciens, les alexandrins, les gnostiques, etc…Saint Augustin devait transmettre les influences néoplatoniciennes concernant la beauté de la lumière. La Bible s’en inspire également ; le Verbe n’est-il pas dit : Lumen de lumine.

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voie de conséquence, vers un abandon partiel ou total de nos capacités à nous intéresser à ce monde et de notre volonté à croire encore en lui.

La métaphysique du feu met en évidence la vraie nature de l’âme :

L’âme est donc par nature créée pour le ciel et que Dieu est son vrai héritage. L’âme jaillit de Dieu. Il a conçu et créé l’âme si secrètement que personne ne peut savoir ce qu’elle est. Un Maître spirituel l’a appelée : une lumière.
Un autre Maître a dit qu’elle est un esprit, modèle divin.
Un troisième Maître l’a conçu comme un feu.
Le feu n’est-il pas parmi les éléments le plus élevé par son essence et le plus puissant par son action ? On peut dire qu’il est le plus proche du ciel !
Un quatrième Maître a dépeint l’âme comme une étincelle de nature divine et céleste. Le lieu de repos de toute terre est le sol. L’eau n’est capable que de couler vers les endroits les plus bas. L’air est privé de capacité dynamique suffisante. L’étincelle s’élève d’un feu, cela montre que son vrai repos est le ciel.

Dieu est lui-même devenu homme et il est monté au ciel par sa propre force. En lui une motte de matière terrestre fut envoyée au ciel ; et voici que par cette mystérieuse transmutation, la terre appartient au ciel, car Jésus est Un avec son Père Céleste.

Même si l’homme voit et connaît l’action de l’amour divin, il est pourtant impuissant, dans son corps, à s’y associer parfaitement ; de même que Moïse vit brûler le buisson sans pouvoir s’en approcher. Il le voulait pourtant ! L’amour consiste à se dépouiller de sa propre vie par la force de l’esprit. Dieu commande à Moïse de « retirer ses chaussures ». Le désir, dans l’âme, doit être affranchi et arraché de toutes choses périssables et éphémères.

Car, si je ne vous quitte pas, dit Jésus, vous ne pouvez pas
recevoir le Saint – Esprit !
Qui aime son âme la perd et qui haït son âme, il la garde
dans la vie éternelle !
















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