Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

lundi 14 janvier 2008

La crypte des Essarts

Le site est habité depuis la préhistoire, et les romains "civilisèrent" l'endroit. Mais c'est au Moyen-Age que le bourg s'organisa réellement au coeur de terres défrichées (les essarts).

L'église romane du XI et XII° siècle (prieuré St Pierre) a été détruite par les colonnes infernales pendant les guerres de Vendée. L'édifice actuel a été construit sur les vestiges au XIX° siècle.


La crypte du XII° a subsisté : C'est un rectangle de 11 x 4 mètres, traversé par deux rangées de 5 colonnes, les trois nefs étant terminées par un hémicycle.

Des volutes en spirales et des coquilles St Jacques ornent les chapiteaux des colonnes.
Quelques rares restes de fresques font parler les murs. On discerne un ange à l'encensoir. Au milieu de la crypte, au pied d'une colonne, une dalle de pierre indique la présence d'une source.


Ah ! Ces sources jaillissantes, le sont-elles pour la vie des hommes qui sont venus ici offrir leur sacrifice d'adoration ?

Les cryptes qui traditionnellement formaient la part souterraine de toute église premièrement visibles au regard constituaient la valeur intérieure de la spiritualité dans sa version secrète. Il se concentrait, dans ce ventre religieux, les ossements ou la tombe de quelque saint. De cette chambre de communication avec Dieu, plus proche du centre de la terre que tous les autres centres, se fonde, se condense et se diffuse l'énergie de la grâce pour les gens du dehors. L'église au peuple croyant et à ses rites, la crypte aux orants et à leurs rituels d'invocation.

Il n'est pas rare et loin de là qu'une crypte soit à l'aplomb du choeur, lieu de la consécration. Traçons notre axe traditionnel passant par le centre de la coupole, traversant l'autel et atterrissant dans la crypte, à l'endroit où se croisent la prière des moines et la Présence divine.

Osons penser qu'il n'est pas toujours allé de soi que tout devait être au vu et au su de tous et que tout devait être dans la lumière, l'ombre appartenant au diable ! Nous atteignons un paroxysme superficiel, y compris dans le culte avec ce système de raisonnement. Il n'en a pas toujours été ainsi... Le peuple chrétien vivait sa foi à la surface, littéralement. D'eux, se détachait les cherchants, s'orientant vers la vie religieuse, sûre voie de connaissance alors en occident. Lettrés, la science leur était ouverte ainsi que la Bible inaccessible au chrétien "ordinaire". Tous n'ont pas les mêmes dons, ni les mêmes capacités à former la loge de Dieu en eux, et sûrement vaut-il mieux user de clémence plus que de justice à leur proximité.
La fameuse parole du Christ "Ne donnez-pas aux chiens ce qui est sacré, ne jetez pas vos perles devant les porcs, de crainte qu'ils ne les piétinent, puis se retournent contre vous pour vous déchirer." (Matthieu 7,6) signifie la même nécessité de protéger enceinte après enceinte l'essentiel de l'enseignement christique de la dilution profane. Vous êtes choqué par ce caractère élitiste de la vie intérieure ? Ne le soyez pas, vous le faites naturellement lorsque avec intuition vous vous gardez de parler de choses sacrées à ceux qui ne s'en serviraient que pour trainer dans la boue le Nom. Plus intérieur encore, le carré des proches du Christ veille à ce que soit conservé la connaissance des saints mystères dans toute sa pureté.

3 commentaires:

antiochus a dit…

très chouette ton nouveau bandeau... quelle est l'église dont on voit le chevet ?

Le pèlerin ascensionnel a dit…

Ah voui, il te plait ? C'est moi qui l'ai fait.

De gauche à droite sur le bandeau tricoté par mes petites mimines, le Christ cubique de Dali dont un détail constituait le bandeau original, une icône de la Transfiguration, le blason de Théodore Monod, le chevet de la chapelle du sanctuaire de Livron ayant fait l'objet de quelques sujets (en septembre 2007), une main négative dans la grotte de Pech-Merle, une danse de soufis autour d'une rose mystique et le tétragramme divin.

antiochus a dit…

merci pour ces précisions !