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lundi 28 janvier 2008

Avez-vous fait votre Techouvah ?

Le retour à (en) Dieu. Telle est la Techouvah. Ce qu'elle couvre comme sens est bien plus vaste encore qu'une simple repentance. Un mélange de regret transpercé par l'amour, une pénitente contrition. Partie intégrante de la foi juive, la Techouvah (voyez la majuscule) est immensément grande dans ce qu'elle offre au pécheur repenti, puisqu'elle réintègre l'homme dans l'intimité divine. C'est un demi-tour qui répond à l'appel de l'Eternel (béni soit son Nom) : "Adam où es-tu ?" (Genèse chapitre 3 verset 9).

Dans les commentaires rabbiniques, il est dit que la Techouvah est plus ancienne que la création du monde. Ainsi, la miséricorde se trouve être antérieure à la juste rétribution de nos oeuvres. Loin de l'idée d'un dieu père-fouettard ! La liberté fondamentale de l'homme a deux faces : L'une lui offre la possibilité de s'écarter de la Loi d'amour et d'en subir les effets, l'autre le détourne de ses plaisirs et de ses inquiétudes en l'orientant vers le "Tout-Autre". Décentré de lui, paradoxalement, l'homme se recentre sur l'essentiel.

Sommes-nous statiques sur le tapis roulant du temps et de l'espace ? Rien n'est déterminé dans la Techouvah, et aussi loin sommes-nous allés, aussi près de Lui la Techouvah nous réintègre.

Ce retour est de sens plus large qu'un simple retour du juif à sa foi, ou qu'une repentance datée dans un rite annuel. Ce retour concerne également TOUT HOMME susceptible de revenir à la Source Mère de la Vie.

Que l'on se convertisse lentement tout au long de sa vie, ou que l'on se tourne vers Dieu chaque matin, revenir en Techouvah est un acte fondamental qui oblige à se connaitre soi-même sans mensonge pour en voir la vérité crue ("Mais tu aimes la vérité au fond de l'être", Psaume 51,6). Que peut Dieu pour nous si nous nous cachons de Lui ? Nous chercher ! "C'est Dieu qui court après le pécheur et qui le fait revenir à Lui..." Jean-Marie Baptiste Vianney.)

Il s'agit d'une authentique métamorphose de la personne, qui rompt avec des attitudes de rejet conscient ou non de Dieu. Suffisant ? Non. Il ne suffit pas de couper les liens qui tiennent éloigné, il faut aussi que le désir pousse et mette en mouvement.

Une autre signification, est "réponse". Cette réponse (confirmation) de Dieu qui indique que l'acte est bon ne peut être systématique puisque "l'essence de la Techouvah réside davantage dans le retournement que dans la réponse. Si cette réponse était immédiate et directe, il n'y aurait, dans un certain sens, plus de Techouvah ! ayant atteint son objectif, elle serait achevée, alors que son but est tout autre : il s'agit d'accroître la tension qui mène à la conscience, à la nostalgie et au désir. Tant que l'acte de la Techouvah persiste, persiste également la quête, l'effort de l'âme pour obtenir de l'Autre cette réponse qui tient en un seul mot : "J'ai pardonné"; (...) Adin Steinsaltz dans La rose aux treize pétales".
Par le processus bien connu (des amoureux de Dieu) qui fait qu'en se rapprochant de Lui la peine d'en être éloigné s'accroît, celui qui revient en Techouvah connaît qu'il progresse.

Dans l'esprit de la Cabbale, un fait produit dans le monde de l'action ne saurait rester sans répercussion dans les autres. En ce sens, la Techouvah remonte le temps en délitant les mécaniques de "cause-à-effet" enchainés par l'habitude. L'entrainement d'une transgression à l'autre cesse, l'être se réoriente.

La conscience de la maladie stoppée ne mène pas encore à la guérison. Le but est tout de même la réparation du mal produit qui devient du même coup le terreau d'un plus grand bien.

Bientôt le Carême !

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3 commentaires:

Anonyme a dit…

OUI, en mars 1987, j'ai fait ma Techouvah
La brièveté de ma réponse sera à l'échelle de son importance!

Anonyme a dit…

Réponse de l’homme à Dieu et celle de Dieu à l’homme

Le Père assomptionniste vietnamien : François-Xavier Nguyen Tien Dung, dans une méditation sur la vérité de la foi, s’exprime ainsi :

« Le retour de Jésus à Jérusalem pour construire le temple de Dieu respecte la tradition culturelle et religieuse du peuple d’Israël inaugurée par le roi Cyrus. Ce roi païen a écouté la vérité de sa conscience pour pouvoir prendre une décision aussi héroïque.
Comme le peuple d’Israël et le roi Cyrus, les Asiatiques aiment leur culture et leur sagesse millénaires. Ils sont fiers de leurs valeurs, telles que l’amour du silence et de la contemplation, la simplicité, l’harmonie, le détachement, la non-violence, l’ardeur au travail.
Sans nier ces valeurs, les peuples asiatiques ont souvent fait preuve d’une capacité d’adaptation et d’une ouverture naturelle à une foi nouvelle.
C’est dans cette ouverture qu’ils reçoivent la nouveauté de la Croix.
A travers elle, ils comprennent que, en dehors de l’harmonie, il existe le paradoxe, celui d’un Dieu qui renouvelle la sagesse de l’homme.
Avec la Croix, ils conçoivent Dieu autrement. Un Dieu puissant qui se manifeste dans son contraire : la faiblesse. A la crèche, Dieu est si puissant que rien ne l’empêche de nous rejoindre dans nos limites et notre fragilité.
A la Croix, Dieu est si puissant que rien ne l’empêche de nous rejoindre dans nos souffrances, et jusqu’à la mort.
Dans l’Incarnation et la Croix, les peuples asiatiques – qui prônent la compassion – retrouvent non pas un Dieu lointain mais celui qui adopte notre faiblesse. Dieu nous appelle à ne faire qu’un avec lui, en faisant corps avec nos contemporains.
Ce travail consiste non seulement à regarder la Croix élevée, mais aussi à élever les autres de leur croix quotidienne. Ainsi la souffrance et la mort n’ont pas le dernier mot. Comme l’évangéliste saint Jean, les Asiatiques posent souvent un regard positif sur la vie. A travers la théorie du Yin et du Yang, ils voient même l’élévation dans l’abaissement, la lumière dans les ténèbres et la vie dans la mort. ».

Anonyme a dit…

Merci pour cet article extrêmement intéressant. Même en étant pas croyant on y trouve matière à réflexion, les religions recèlent parfois des trésors de philosophie qui sont trop souvent occultés par les discours dévots, les applications au pied de la lettre, la pratique qui regarde les rites, oublie la leçon (comme l'idiot qui regarde le doigt et non ce qu'il désigne) etc.