Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

mardi 13 novembre 2007

Toujours plus au centre de l'être

Ce chapiteau historié de l'église espagnole de Besalù nous raconte une histoire bizarre. A première vue, un être monstrueux croque à belles dents une tête humaine. Circulez touristes, allez consommer de l'art ailleurs.
Penchons nous maintenant avec l'attention du cherchant, de celui qui frappe et à qui on ouvrira.
L'être monstrueux est entouré de deux autres têtes du même acabit. Sa dimension trine semble être suggérée : Serait-il un corps, une âme et un esprit ? Il parait ne pas l'avoir encore découvert, son double corps à tête unique est effectivement divisé. Composé de cette dualité inhérente à une condition humaine enchainée par les réactions émotionnelles primaires, le personnage fabuleux enveloppe le second personnage, mais nous y reviendrons. Une chevelure abondante recouvre la tête et les épaules de l'être mélangé d'animalité et d'humanité. La force est dans les cheveux de Samson (Bible, Juges chapitre 16 verset 19), et leur absence est une perte de vitalité ou un renoncement volontaire (tonsure). C'est donc un personnage à l'intense énergie vitale. Il a reçu par l'oreille la parole qui met en mouvement les énergies nouvelles, et se concentre en un nouveau visage, son nouvel état. Il enserre, garde en lui ce qu'il crée, une humanité dirigée vers l'intériorité. D'extérieure et sauvage, la force s'intériorise et devient beauté. Engendrera-t-elle la sagesse ?
Toute bouche ouverte dans la symbolique des tailleurs de pierre concerne souvent (lorsqu'il en sort quelque chose) le Verbe créateur, autrement dit le Christ dans la tradition chrétienne.

Toujours plus au centre du groupe historié, un coeur inversé contenant une feuille ou une fleur. C'est à l'intérieur que l'énergie s'est ramassée, sa puissance expressive produit l'explosion végétale telle un lotus elle évoque la spiritualité atteinte, telle une flamme la lumière de la charité, telle une feuille la pérennité des cycles de vie, telle une fleur l'éclosion de la conscience. La graine qui a produit cet épanouissement végétal est sûrement rentrée par l'oreille de l'inhumaine forme, développant par compréhension la capacité de joindre le coeur de l'éveil. Que celui qui lit comprenne ce qu'il doit en advenir pour lui-même.

Crédit photographique : Gilles

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