Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

mercredi 24 octobre 2007

Lettre à l'ami

Tu t'interroges sur le mot "ascensionnel". Il figure une montée, c'est vrai. Tu ne comprends pas le titre de ce blog, je vais partager avec toi ce qui m'a fait choisir ce nom particulier.


Tu conçois que la vie est un pèlerinage où chacun, croyant et non croyant se déplace vers son idéal ou son absence d'idéal (ce qui est encore un but supérieur : Vivre en accord avec sa conscience).

Mais ASCENSIONNEL... c'est rugueux comme concept pour un chrétien, je te l'accorde. Ce mot appelle des images d'alpinisme, d'effort personnel pour atteindre les cimes, ce qui ravive le souvenir de la tour de Babel, et sa chute dans la confusion. De surcroît, le christianisme et plus précisément le catholicisme prône comme vertus d'excellence l'humilité et l'abandon à la grâce divine (et c'est justice) opposées (et là, je dis non) à toute possibilité d'accéder à la connaissance des mystères de la foi par l'intelligence. Il est déclaré domaine de la foi et limite de ce qui peut être saisi dans notre condition humaine par ceux qui ont fermé le sens large, profond des vérités métaphysiques. Grand bien leur fasse de délivrer au peuple chrétien un message superficiel de vérités qui ne le sont pas. Le mystère est un silence qui n'a pas à être considéré comme un coffre au contenu inconnaissable. Ce sur quoi la foi bute, et l'intelligence rebondit. Foi et connaissance ont le même rapport que la tige et la fleur. La tige porte et induit à la floraison le corps de la plante.


Ta question exprime un doute quant-à la place des "petits" et des "pauvres" dans ce pèlerinage ascensionnel. "Car il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus" (Matthieu 22,14). Signification ? Peu répondent ? Oui, c'est évident. Mais élus implique une élection, une qualification et une reconnaissance de cette qualification. Tous sont conviés à être sauvés, et c'est le propos des religions. Tous n'ont pas la capacité et la volonté d'ouvrir le coffre métaphysique, d'élever leur esprit à des réalités qui dépassent le simple cadre du « je crois/je suis sauvé » : Il n'y a pas d'égalité dans la voie initiatique qui nécessite une fructification du talent de chacun, selon ce qui lui est donné.

Je reviens à mon idée d'ascension. J'aurais pu, et sans en flétrir le sens, parler de "pèlerinage intérieur". Les termes sont différents, mais le sens est le même. Il s'agit de voyager de la périphérie au centre, de la surface au coeur, du bas vers le haut;

Mais je persiste dans ma pérégrination montante, puisque le TRES HAUT donna la Loi à Moïse sur le Sinaï, que Jacob dressa une pierre à Beth-El où il vit une échelle de la terre au ciel empruntée par les anges, que les juifs chantaient le chant des montées en gravissant les degrés du Temple de Jérusalem, et que le Christ s'offrit à la croisée de nos regards sur la colline du Golgotha (ai-je oublié la Sainte Transfiguration sur la montagne, entre Elie et Moïse ?). La symbolique des manifestations (théophanies) est le langage sacré, j'essaye de le parler.

J'utiliserais une représentation géométrique pour définir ce "pèlerinage ascensionnel". Sur une surface plane, nous aurions un cercle (représentant notre petite personne) et un point en son centre (l'Origine, l'Un). L'axe de la transcendance divine traverse ce point, nous avons une figure en 3 dimensions. Si l'homme par la spiritualité évolue en montant et en se rapprochant de l'Axe, nous avons une spirale montante. C'est pourquoi le "pèlerinage ascensionnel" me semble définir au mieux notre propre déplacement intérieur et ascendant.

Non, le chrétien ne doit pas être un pieux ignorant. Si ses dons le lui permettent, c'est tout son être qui doit s'orienter. Il est un état de l'être qui, passé de la foi à la connaissance, et de la connaissance à la réalisation en Dieu... Mais nous n'en sommes pas encore là, mon ami, n'est-ce pas... Nous verrons ça plus tard, l'éternité est devant nous.

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