Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

lundi 25 février 2008

Le Mystère de la Trinité


LE MYSTERE DE LA TRINITE

Selon Louis-Claude de Saint-Martin

Extrait.

(…Ce qui différencie) essentiellement le dogme du christianisme de ceux des autres religions, c'est la manière de concevoir Dieu en trois personnes, qui sont le Père, le Fils, et le Saint-Esprit. On a déjà corrompu ce premier dogme en en faisant un mystère incompréhensible, tandis que c'est la première leçon qu'on donne aux catéchumènes, comme la première porte pour entrer dans le christianisme et sans laquelle on ne peut pas le comprendre. — Le Christ n'a pas dit de faire de ce dogme un mystère; au contraire, il a dit instruisez-les et baptisez-les, au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit. Le baptême, dans son principe, se nommait Illumination ; ainsi il devait être une instruction lumineuse, spécialement sur la Trinité, car on n'illumine pas un mystère et on ne fait pas entrer dans une religion en cachant le point essentiel qui la constitue.

Avant le christianisme, on a admis un Dieu unique sous la dénomination de puissance. Les chrétiens lui donnent le même nom en y ajoutant le mot : Père ou Créateur, et en font une puissance créatrice qu'ils nomment Dieu, le Père tout-puissant. Une puissance seule et infinie dans l'immensité du néant ne crée rien. Tout objet susceptible d'être créé n'existe en elle qu'en puissance. Pour qu'elle se détermine à créer, il faut qu'il émane d'elle une volonté ou un amour qui l'incite à donner l'existence à une chose plutôt qu'à une autre, et c'est cette volonté, cet amour, ce verbe, cette parole arrêtée, que les chrétiens nomment Dieu le Fils ou la seconde personne de laTrinité, distincte de la première, quoique faisant unité avec elle, car on sait que la puissance n'est pas la volonté et que l'une ne peut pas opérer sans l'autre ; ainsi les deux, quoique différemment personnifiées, ne sont qu'un seul être. La puissance et la volonté réunies peuvent créer un monde composé d'une multitude d'objets qui pourraient former un chaos, un désordre, une destruction des uns par les autres, une cacophonie, etc. Il faut, pour qu'une création réponde au but du créateur, qu'il émane de lui, par sa volonté ou son amour, un esprit de sagesse, d'ordre, d'harmonie, etc., qui établisse l'accord entre les objets créés, et c'est là ce que les chrétiens nomment le Saint-Esprit, du mot saint, qui veut dire régulier, et du mot esprit, qui signifie but, fin, etc. Dieu est donc personnifié chez les chrétiens par la puissance, l'amour et la sagesse.

La Trinité est si bien établie qu'elle est indestructible par le raisonnement, car celui qui voudrait en nier l'existence la prouverait par le fait même de sa négation. Il nierait parce qu'il aurait la puissance de nier et qu'il en aurait la volonté, et en niant il emploierait tout ce qu'il aurait de sagesse logique pour persuader, ainsi il aurait agi par la puissance, la volonté et la sagesse, ce qui est la trinité, avec laquelle il exécute toutes ses actions, comme étant l'image et la ressemblance de Dieu. La seconde personne de la Trinité est l'esprit d'amour, que les chrétiens appellent le Christ, celui par qui tout a été fait sans lequel rien de ce qui existe n'a été fait. Ils disent que pour se communiquer aux hommes, il s'est incarné dans l'humanité, afin d'y arrêter l'action du péché originel et nous replacer dans notre premier état de conjonction avec la toute-puissance divine, dont nous sommes séparés. (...)

L.C. de St M.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

la Puissance, l'Amour et la Sagesse ... Quelle explication lumineuse. Tu as raison, pourquoi ne pas l'enseigner aussi clairement ? sans doute pour garder la Puissance/pouvoir, en oubliant l'Amour et la Sagesse. Ce texte donne à réfléchir, Je n'ai pas encore eu l'occasion de me pencher sur les écrits de Louis-Claude de Saint Martin ! Il est temps, peut-être ... à bientôt

Anonyme a dit…

C'est moi qui ai publié le commentaire précédent, je ne sais pourquoi il apparait anonyme ...
Antiochus

Anonyme a dit…

Zundel sur la Trinité c'est bien aussi non ?
:-)

Le pèlerin ascensionnel a dit…

Rien n'est à rejeter, tout est à discerner dans l'Esprit. Encore faut-il que le propos puisse lever un coin du voile, sinon le déchirer. Si ce que nous dit Zundel illumine, pourquoi pas. Notre façon de recevoir l'enseignement joue beaucoup aussi sur notre illumination !