Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

lundi 31 décembre 2007

Gnose et gnosticisme

Dialogue un jour, quelque part :

- « Il n'y a pas de gnose chrétienne !

- Ah bon ?

- La gnose appartient à l'ésotérique, voire à l'occulte (le gros mot est lâché), et n'a rien d'évangélique ! Le Christ ne dit pas que Dieu doit être reçu intellectualisé au mépris de la foi, d'une adhésion du coeur !

- Ah bon. J'irais dire à Origène, Denis l'aréopagite et Grégoire de Nysse qu'en employant ce terme ils n'ont pas raison contre vous. Irénée de Lyon parle tout à fait de gnose au faux nom à combattre par une gnose véritable... Il y a donc bel et bien une gnose chrétienne."


Le mot GNOSE fait dresser sur quelques têtes chrétiennes les cheveux. Son emploi est fait d'une manière précise pour décrire une pensée hété
rodoxe au christianisme officiel, pensée incarnée par les courants philosophiques et religieux du début du II° siècle.
Signifiant « Connaissance », le nom de « gnose » est utilisé
généralement et improprement pour décrire toute pensée hétérodoxe à la foi chrétienne... il vaudrait mieux se servir du mot "gnosticisme" pour décrire ces diverses et nombreuses familles de pensée.

Puisque la gnose est la connaissance métaphysique (ce qu'il y a au-delà de la physique), il est bien évident qu'elle ne peut être qu'Une, fut-elle voilée, éparpillée ou travestie. Les hypothèses sont légion, le principe est Un.

Le mot grec « gnôsis » doit être envisagé non comme un but, mais comme la connaissance dans son acte de connaître, ce qui en transforme le sens le faisant passer d'une chose à acquérir en un chemin à parcourir. La réforme de notre esprit n'est pas un luxe lorsqu'il s'agit de préciser le concept. Un chemin dynamique, qui donne à voir le but autant qu'il fait avancer.

Dans la Bible version Septante, le livre de Samuel emploie ce terme (gnôsis). Relié à l'hébreu qui lui correspond (Yd'), le nom renvoie par le fait à la connaissance révélée de Dieu « car l'Éternel est un Dieu de connaissance, et par lui les actions sont pesées. » (1 Samuel 2,3).
Mais c'est avec le Nouveau Testament et plus précisément dans les Epitres de Paul aux Corinthiens et aux Colossiens que s'exprime la « Gnôsis » telle qu'elle n'était pas apparente dans la première alliance, et qu'elle l'est révélée dans son acception évangélique christifiante. De l'ancienne alliance à la nouvelle tout est affaire d'accomplissement.

C'est pourquoi avec Jean Borella il faut entendre le sens de la Gnose comme une « connaissance purement intérieure et déifiante, qui n'est plus seulement un acte, mais aussi un état, que Dieu seul peut conférer à l'intellect pneumatisé (...). »


Détail de vitrail, église d'Aizenay, Vendée

L'ancien culte est accompli dans sa préfiguration spirituelle, la vie unitive en Christ en « esprit et en vérité » (Jean 4, 23-24).
Le travail de l'intellect est là, retrouver les principes de la métaphysique pure en émondant les branches flétries de la sentimentalité et de l'extrapolation gratuite.

De la gnose à l'ésotérisme chrétien je fais un lien rapide, car il existe une confusion constante de la part de chrétiens faisant la comparaison de l'église et de la Franc-Maçonnerie, attribuant à l'une la rectitude hiérarchique et théologique, et à l'autre l'usurpation ecclésiale et doctrinale. Mon propos concerne l'église catholique et apostolique par rapport à la Maçonnerie d'inspiration chrétienne, vous l'aurez compris.
La réflexion nous oblige à dissocier l'exotérisme des religions dont la particularité est d'offrir une voie de salut pour tous, et l'ésotérisme initiatique proposant un approfondissement spirituel particulier de la révélation (cf Jean Borella).
La schématisation est réductrice, il faut donc parler d'avers et d'envers d'un même aspect, l'un étant véhicule de l'autre. Le propre de l'enseignement religieux est de toucher le plus grand nombre, celui de l'ésotérisme chrétien de faire
pénétrer plus avant le sens à ceux qui sont hommes de désir et de capacité. Les interpénétrations des deux aspects sont évidemment réelles, et c'est en chacun que s'unissent en proportion variable l'écorce de l'adhésion religieuse à la pulpe de la vie intérieure.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Que l'année 2008 te soit propice, Gunga Din

Etoile