Où vous trouverez des données sur la spiritualité, les traditions sacrées, les religions, le symbolisme, l'ésotérisme chrétien et les vieilles pierres bavardes.
Où l'idéal chevaleresque s'écrira au fil de ces lignes.
Où vous trouverez des clés pour ouvrir des portes.
Où vous lirez toutes les correspondances avec votre propre pèlerinage et le jeu de l'oie, tantôt à passer des ponts, tantôt à être bloqués dans des compréhensions figées, tantôt propulsés vers quelque nouvelle étape.
Où vous me trouverez peut-être à une croisée de chemins.
Où vous trouverez je l'espère l'étrange et lumineux pèlerin d'Emmaüs.

samedi 15 septembre 2007

C'est quoi l'herbe ?


Un extrait de poème de Walt Whitman (vous vous souvenez, le poète nord-américain cité par Keating, le prof du "Cercle des poètes disparus"); Dédicacé à l'attention de Jérémy, et de sa grand-mère décédée.

Whitman, paradoxal et excessif, chantre de l'humanité bruissante de vie, une spiritualité évoquant le panthéïsme parfois, une prose liquide, liquéfiant ses mots jaillissant avec la force des sources, serpentent et se perdent dans les méandres de la nostalgie pour cascader jusqu'au lac paisible de la chute.


C'est quoi l'herbe ?

C'est quoi l'herbe ? m'a posé la question un enfant, les mains pleines de touffes.

Qu'allais-je lui répondre ? Je ne sais pas davantage que lui.

Peut-être que c'est le drapeau de mon humeur, tissé d'un tissu vert espoir.

Peut-être que c'est le mouchoir de Notre Seigneur,

Laissé sciemment tombé par lui, cadeau parfumé pour notre mémoire,

Portant la marque de son propriétaire, dans un coin, bien visible, pour que nous demandions A qui est-ce ?

(…)

Et puis je me dis, tout à coup, que c'est peut-être la splendide et folle chevelure des tombes.

(…)

J'aimerais tellement savoir traduire tous ces indices de mort, jeunes défunts des deux sexes,

Ces indices qui disent le vieillard et la vieille mère et la progéniture arrachée précocement à ses genoux.

Que sont, selon vous, devenus ces femmes et leurs enfants ?

Ils sont vivants et bien vivants en un lieu sûr,

Le plus timide bourgeon est la preuve qu'il n'y a pas de mort réelle,

Laquelle ne vint un jour que pour introduire la vie et non viser à son interruption finale,

Mais bien pour, dès sa parution, s'effacer devant elle.

Non ! tout marche vers l'avant, tout s'en va vers le large, rien ne s'effondre,

Mourir ne ressemble pas à ce que vous ou moi supposerions, c'est une chance."




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